J’ai vu passer un masque
Une incivilité toute relative
Envisager l’incivilité comme cause unique des multiples dégradations de notre espace public est une attitude peu constructive. Non seulement elle repose sur une idée fausse, mais elle va nous conforter dans l’idée que nous ne sommes pas concernés puisque nous nous percevons en général comme des citoyens modèles. Et pourtant, nous pouvons être distraits, c’est même la première cause de la présence de déchets dans la rue.
Lire à ce propos :
https://www.ipsos.com/fr-fr/pres-d1-francais-sur-3-jette-encore-des-dechets-par-la-fenetre-de-sa-voiture

Cet article nous éclaire sur le comportement des Français vis-à-vis des gestes environnementaux, notamment les déchets. Ainsi, la grande majorité des Français (86 %, soit près de 9 sur 10) se sentent coupables lorsqu’ils jettent un déchet dans la rue.
Autrement dit, l’incivilité réelle, consistant à jeter volontairement un déchet en invoquant par exemple les impôts qu’on paye pour leur ramassage n’est pas si répandue qu’on le pense (motif évoqué par 30 %).
Pourtant, les Français jugent sévèrement les incivilités, pensant à tort que cela vient « des autres » et réclamant plus de sanctions.
C’est en définitive d’abord par inadvertance qu’on laisse tomber un déchet sur la voie publique. Si on veut que ce geste diminue, ce ne peut être par la répression, la majorité d’entre nous ne se sentant pas concernés.
A l’opposé, remarquons qu’on trouve dans la rue beaucoup moins de billets de 50 euros que de masques. L’éducation reste donc possible.
Comment fonctionne une station d’épuration
A propos du circuit vers les stations d’épuration
En région parisienne, toutes les grilles et bouches d’égout qu’on voit dans la rue envoient leur contenu dans un réseau de canalisations souterraines vers des stations d’épuration. Ces canalisations, appelées Emissaires (1) récoltent bien entendu toutes les eaux usées des habitations et des industries, sans quoi la Seine ne serait qu’un égout à ciel ouvert pestilentiel et dangereux pour la santé.
Dès l’arrivée à une station d’épuration, une station de dégrillage (2) va retenir tout de qui flotte, essentiellement des emballages et de nombreux masques à l’époque de la pandémie. Voilà pourquoi aucun d’entre eux ne parvient à la Seine par ce moyen-là.
Après avoir débarrassé l’eau des graisses flottantes et du sable, la station va laisser décanter l’eau pour recueillir tout ce qui se trouve en suspension dans l’eau et lui donne son aspect boueux.
Enfin, grâce à des aérateurs très puissants qui oxygènent l’eau, des bactéries dépolluantes achèvent de transformer les eaux usées en une eau acceptable pour l’environnement. (3)
Voici comment, sans utiliser aucun produit chimique, les stations d’épuration vont pouvoir rejeter dans la Seine une eau qui ne va pas la polluer
(1) Les émissaires, 400 km d’autoroutes de l’eau : https://www.siaap.fr/equipements/le-reseau/les-emissaires/
(2) Schéma simplifié de la première étape :
https://i0.wp.com/lemondeetnous.cafe-sciences.org/wp-content/uploads/sites/4/2016/07/schema_deshuilage.jpg?w=789&ssl=1
Source : https://lemondeetnous.cafe-sciences.org/2016/07/epuration-des-eaux-une-station-up-to-date-partie-i/
(3) fonctionnement d’une station d’épuration :
https://www.aier.ch/fonctionnement-de-la-step/
https://www.inbw.be/comment-fonctionne-une-station-depuration

Les crues d’orages, principales causes de défaillance

A propos des débordements accidentels
En cas de gros orage, l’eau risque de remplir tous les égouts et de les faire déborder. C’est comme cela qu’on peut voir parfois des plaques d’égouts se soulever sous la pression de l’eau.
Pour éviter que l’eau ne se répande sur les chaussées et dans les sous-sols des habitations, on a prévu des déversoirs d’orage, qui fonctionnent comme le trop-plein d’un lavabo. Le surplus d’eau des égouts est directement dirigé vers la Seine, avec un risque de pollution. C’est la raison pour laquelle on interdit toujours la baignade en Seine, car l’arrivée d’un gros orage reste possible.
Pour éviter cela, on a installé sur le réseau souterrain des tunnels de stockage, qui peuvent contenir des milliers de mètres cubes d’eau. Celui-ci date de 2009 : https://www.siaap.fr/fileadmin/user_upload/Siaap/6_Presse_et_publications/Espace_presse/dossiers_de_presse/2009_DP_tima.pdf
A Issy les Moulineaux, on a construit en 2017 un bassin de stockage de 26 mètres de profondeur et 40 mètres de diamètres, de quoi contenir l’eau de 9 piscines olympiques : https://fayat.com/fr/realisations/bassin-de-stockage-issy-les-moulineaux
En cas de crue, on ne peut éviter que la Seine envahisse les berges et entraine avec elle tous les déchets qui les jonchent. Les sacs plastiques et les masques seront facilement accrochés par les branches des arbres qui longent le fleuve. Ils pourront y rester plusieurs mois, jusqu’à ce qu’une nouvelle crue – ou des citoyens – viennent les décrocher.